Selon les rapports officiels, le nombre de radars automatiques devrait être porté à 4700 en 2018, contre 4 462 actuellement. C’est donc un parc encore une fois bien étoffé qui est attendu, avec en outre des nouveautés : des modèles discriminants double-face, des multi-infractions capables de flasher les excès de vitesse ainsi que les franchissements de carrefour et/ou de passages à niveau illégaux… Seulement voilà, Caradisiac a beau vérifier, le décompte n’y est pas : ce sont seulement 4 600 radars qui ont été dévoilés !en 2018 !
Depuis deux ans, et comme annoncé à l’époque, lors du Conseil interministériel de la Sécurité routière (CISR) de cette fin 2015, le nombre de radars automatiques, implantés en France, est reparti à la hausse. Et il est bien question de continuer à étoffer ce parc en 2018, afin de le porter, nous dit-on officiellement, « à 4 700 équipements, en hausse de près de 15 % par rapport à 2014 ».
Ce sont très exactement 238 automates qui doivent ainsi être ajoutés l’an prochain, indiquent les annexes au projet de loi de Finances pour 2018. Mais il existe un tel flou sur le nombre exact et le type précis de radars installés désormais, que le chiffre reste à confirmer… D’autant plus qu’en reprenant ce décompte officiel, Caradisiac n’a pu que constater qu’une centaine de radars manquaient à l’appel. Ce ne sont pas 4 700 appareils qui sont ainsi référencés, dans cette documentation officielle, mais « seulement » 4 600 (voir plus bas notre infographie et le récapitulatif de ce décompte officiel).
Que faut-il en déduire ? Mystère… Une seule certitude : en 2018, le nombre de radars va encore progresser et les contrôles vont donc s’intensifier.
L’abaissement à 80, portable complètement interdit ?
À l’heure où il serait question pour le gouvernement d’abaisser de 90 à 80 km/h la limitation de vitesse sur toutes les routes bidirectionnelles du réseau secondaire, l’objectif officiel assumé est bel et bien déjà de parvenir « à abaisser la vitesse moyenne de circulation ». C’est en tout cas le message véhiculé ces dernières semaines dans le cadre des débats parlementaires sur ce dernier projet de loi de Finances (non encore adopté définitivement). Et c’est le même message délivré depuis deux ans dans l’espoir d’inverser ces courbes de l’accidentalité et de la mortalité routière, qui pour la quatrième année consécutive, pourraient bien être à nouveau moins bonnes que l’année passée… Du jamais vu depuis les années 70 !
Un « nouveau plan » de mesures devait d’ailleurs « être adopté à l’automne », avait annoncé le président de la République, Emmanuel Macron. On parlait alors de la tenue d’un nouveau Conseil interministériel de la Sécurité routière (CISR) pour le mois d’octobre, puis pour novembre… puis il devait avoir lieu avant la fin de cette année 2017. Maintenant il serait question de l’organiser dès la rentrée en janvier. Il semble cependant que rien ne soit vraiment arrêté, y compris cet abaissement à 80 km/h sur le réseau secondaire !
Le téléphone portable serait également dans le viseur des autorités. Aujourd’hui toléré dès lors que les conducteurs sont équipés d’un dispositif Bluetooth, c’est-à-dire mains libres, son usage pourrait être complètement interdit. Reste à voir si ce serait bien applicable, les véhicules neufs étant désormais souvent équipés en série de tel dispositif. Reste que si un nouveau plan devait être annoncé, dans le cadre ou non d’un CISR, il faudrait bien trouver de nouvelles mesures à adopter. Un lot de mesures répressives, à n’en pas douter…
De nouvelles recettes record !
Et en attendant, de nouveaux radars – pour le coup, c’est déjà au programme – vont faire leur apparition l’an prochain. Une augmentation des recettes des PV issus du contrôle automatisé est d’ailleurs également attendue, « à hauteur de + 10 % ». « Cette évolution est liée à l’augmentation du parc radars ainsi qu’au déploiement de nouveaux dispositifs de contrôle plus performants », justifie-t-on toujours dans ces documents budgétaires annexés au dernier projet de loi de Finances. Et, à cela s’ajoute, toujours selon ces derniers, « une augmentation des amendes forfaitaires majorées (+ 15 %), qui s’explique par la forte augmentation des avis de contraventions issus du contrôle automatisé et du procès-verbal électronique en 2017 ».
Voici alors très exactement ce qui est programmé dans ces documents :
Comme on peut le constater, le décompte officiel n’aboutit pas aux 4 700 dispositifs automatiques annoncés pour le 31 décembre 2018, mais « seulement » à 4 600 ! En voici le détail :
1 636 cabines classiques, dont 600 en double sens
Installées sur des routes bidirectionnelles justement, ces cabines flashent les deux voies de circulation, et donc dans les deux sens.
600 radars discriminants, dont certains en « double-face »
Ces radars permettent de distinguer les poids lourds des véhicules légers et d’adapter les contrôles, en fonction de la vitesse limite autorisée qui varie d’une catégorie à une autre. Certains de ces discriminants doivent aussi évoluer en « double-face », soit prendre deux photos, en flashant aussi bien par l’avant que par l’arrière. Officiellement, ça a même commencé, après une expérimentation, dont les résultats n’ont jamais été rendus publics. Mais les fameux radars double-face annoncés maintenant depuis un bon bout de temps restent peu visibles pour le moment, seules quelques unités ont été repérées jusqu’ici.
501 radars mobiles « embarqués/débarqués »
Il s’agit des radars embarqués dans des véhicules banalisés mis à disposition des forces de l’ordre, et permettant des contrôles uniquement à l’arrêt. Le radar flashe alors soit directement depuis la voiture, soit sur le bord de la route, une fois débarqué.
497 voitures radar déployées, dont 160 privatisées
Les premières voitures radar pilotées par des chauffeurs privés circuleront, au plus tard en janvier, comme annoncé par Caradisiac, en Normandie, où il est programmé d’en faire tourner en moyenne 26. Cette privatisation, qui doit officiellement permettre d’augmenter l’utilisation moyenne de ces « mobiles-mobiles » – d’une heure à six voire huit heures – devrait s’étendre ensuite, au cours de l’année 2018 et début de 2019, aux autres régions. Pour rappel, ces radars mobiles de nouvelle génération (RMNG) sont capables de flasher en roulant, dans le flot de la circulation.
310 radars autonomes, surnommés également « radars chantiers »
On ne les présente plus : ces radars déplaçables devaient initialement servir à sécuriser les chantiers. Pour finir, ils sont installés même en plein cœur des villes, sans qu’il y ait nécessairement des travaux pour le justifier.
103 radars vitesse moyenne
Aussi appelés radars tronçons, ces engins permettent de mesurer la vitesse moyenne d’un véhicule sur un tronçon de route de plusieurs kilomètres. Selon les statistiques du contrôle automatisé, ce sont apparemment les radars les plus efficaces, puisque sur les tronçons qu’ils contrôlent, le nombre d’excès de vitesse est bien moins important que pour les autres types de radars (ils flashent en gros moitié moins que les autres). Ce sont toutefois des appareils coûteux. Depuis leur apparition, les effectifs n’ont guère évolué.
333 radars feux rouges et 80 radars passages à niveau
Il est ainsi prévu de réduire drastiquement le nombre des radars qui surveillent les franchissements des feux tricolores, car il est question de les remplacer par des radars multi-infractions, soit des nouveaux radars tourelles et urbains (voir ci-dessous). Pas de changement en revanche pour les radars passages à niveau…
540 tout nouveaux radars multi-infractions (455 tourelles et 85 urbains) !
Au programme de 2018, de nouveaux appareils, dits multi-infractions, soit :
– 455 radars tourelles : installés comme leur nom l’indique dans une espèce de tourelle fixe et ayant pour fonction de contrôler le franchissement des feux rouges, la vitesse ou le franchissement illégal des passages à niveau, ces nouveaux types de radars seraient également déplacés régulièrement. Pour l’heure toutefois, il n’existe aucune nouvelle homologation concernant des radars anti-franchissements… Ils ne devraient donc pas être en service dès le début de cette nouvelle année.
– 85 radars urbains : installés quant à eux « sur un élément du mobilier urbain », ils devraient eux aussi être régulièrement déplacés, et contrôler le franchissement de feux rouges, en plus de la vitesse. Mais encore une fois, pour l’heure, rien de nouveau sur le front des homologations de radars anti-franchissements… Affaire donc à suivre !
Ces 540 nouveaux dispositifs (tourelles + urbains) devraient en tout cas servir à équiper les premières cabines leurres, attendues pour cette fin d’année 2017, mais dont on a peine à voir leur présence – comme pour les discriminants double-face – pour l’instant… Ces cabines leurres – 6 000 sont prévues d’ici à 2020 ! – doivent contribuer à remplacer ainsi les anciens radars feux rouges, et couvrir aussi de nouveaux emplacements.
Une centaine de radars surprises ?
Officiellement, comme déjà évoqué, au 31 décembre 2018, ce sont 4 700 radars automatiques qui doivent être déployés… Sauf qu’on a beau compter et recompter, le compte n’y est pas justement ! Au total, ce sont 4 600 radars qui ont été dévoilés. À quoi devront rassembler les 100 manquants ? À moins qu’il ne s’agisse d’une erreur ? Réponse en 2018…
Sources: texte & image Caradisiac.com