Les radars sont souvent accusés de n’être qu’une « pompe à fric » visant à renflouer les caisses de l’Etat. Pour répondre à cette accusation, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a commandé un rapport sur l’argent du contrôle automatique de vitesse, qui a été publié le 17 octobre. D’après ce document, que Le Parisien a décortiqué, les radars ont engrangé 920 344 041 euros de recettes en 2016, en hausse de 16 %. Mais contre toute attente, il apparait que seulement 8,2 % de cette manne servent à désendetter l’Etat et que plus de 90 % financent la sécurité routière, comme prévu par la loi.

Dans le détail, on apprend que plus d’un tiers de la somme provenant des radars alimente les radars eux-mêmes, permettant d’installer de nouveaux radars et de réparer ceux qui sont dégradés. Cette enveloppe a aussi pour fonction de gérer le système des points du permis de conduire et les campagnes de prévention. En fait, la plus grosse partie est attribuée à l’Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF), chargée de réparer les routes et de sécuriser les tunnels. Le reste est versé aux collectivités territoriales, qui sont elles-mêmes chargées d’installer des feux tricolores et d’aménager des pistes cyclables, notamment.

Cet été, la Cour des comptes a toutefois publié un rapport virulent sur l’argent des PV et notamment des radars. Elle y rappelle que la mortalité routière est en hausse depuis trois ans avec près de 3 500 décès enregistrés l’an dernier. Elle insiste également sur l’inefficacité du système, puisque le volume des amendes est en hausse alors que ces dispositifs ont précisément pour mission de pousser les automobilistes à lever le pied.

Depuis 2003 et l’arrivée des radars, la vitesse moyenne des conducteurs en France est passée de 91 km/h à 80 km/h, se défend le délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe. « Et cet été, les radars ont moins flashé, c’est le signe que cela prend », argumente-t-il. Pour tenter de mettre fin aux polémiques et dans un souci de transparence, la Sécurité routière publiera désormais ce bilan dans les annexes de la loi de finances, chaque année au mois d’octobre.

Source texte & image: Par Alexandra Frutos, Publié le 09/11/2017 sur ccfa.fr